Rendu célèbre par le poète Jacques Prévert, le mot « inventaire » a longtemps été utilisé par la littérature et le droit avant de recouvrir aujourd’hui des sens très divers selon les domaines.
Tiré du latin « inventarium », le terme inventaire apparaît en 1344 sous la définition de « dénombrement de biens appartenant à une personne, se trouvant dans une maison ». Ce mot est ensuite redéfini par Étienne Pasquier, poète, homme d’État et magistrat français dans Les Recherches de France, ouvrage majeur et devenu un trésor de science juridique et historique. Il y définit le mot « inventaire » comme une « énumération, une revue détaillée ».
De La Fontaine à Prévert
Cette signification juridique sera mise de côté par La Fontaine en 1668 dans une de ses fables, L’Oracle et L’impie : « Et qui croyait en Dieu, pour user de ce mot, par bénéfice d’inventaire, alla consulter Apollon ». Dans cette fable, « bénéfice d’inventaire » prend le sens de « sous réserve de vérification, à condition d’y trouver son compte ».
En 1946, le terme « inventaire » revient sur le devant de la scène avec l’un des plus célèbres poèmes de Jacques Prévert appelé « Inventaire » issu de son célèbre recueil « Paroles ». On y retrouve des éléments hétéroclites, de telle sorte que cela confère à l’ensemble une dimension confuse.
Des sens multiples
Aujourd’hui, le mot « inventaire » recouvre plusieurs significations. En jurisprudence, il revient à la définition de 1344 : « Dénombrement dans lequel sont contenus, par articles, les biens, les meubles, les effets, les papiers d’une personne, d’une maison ».
En commerce, il s’agit d’une « évaluation, au prix courant, des marchandises restées en magasin et des autres valeurs qu’un négociant ou un fabricant fait d’ordinaire une fois l’an et qui a pour but de constater la perte ou le gain de l’année ».
Dans l’archivage, un inventaire d’archives désigne un instrument de recherche indispensable aux entreprises et aux services administratifs. Il permet de lister et répertorier de manière claire et rigoureuse des documents archivés. Cette liste ordonnée et exhaustive des documents est élaborée par le Tiers-Archiveur et remise au propriétaire du fonds d’archives.
Enfin, un inventaire peut aussi être une petite plaque sur laquelle les peintres en émail ou en porcelaine mettent des essais de leurs couleurs, rangés par ordre de tons et passés au feu, afin de prévoir l’effet de ces couleurs après la cuisson.
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