Mètre et linéaire. Deux mots qui forment un duo indispensable dans le milieu de l’archivage et dans celui des points de vente. Et pour cause : l’expression correspond à une unité de mesure correspondant à l’ensemble des archives ou produits rangés séquentiellement et occupant un mètre horizontal de rayonnage.
Le Dictionnaire de terminologie archivistique des Archives de France de 2001 allège un peu la définition en précisant qu’il s’agit « d’une unité de mesure des archives correspondant à la quantité de documents rangés sur une tablette d’un mètre de longueur ».
Difficile de trouver l’origine exacte de l’association de ces deux mots, mais dès 1780, il apparaît dans le vieux français. Le mathématicien Alexis-Jean-Pierre Paucton publie une Métrologie ou Traité des mesures, poids et monnaies. Au sein d’un système décimal, il détermine une unité de mesure comme 400 000e partie d’un degré de méridien et la baptise « métrètes linéaires ». Il adapte alors à la mesure des longueurs le nom d’une unité de mesure grecque et romaine des volumes de liquides.
La mesure du mètre
Précurseur en la matière, il a permis, comme d’autres à son époque, d’alerter sur la nécessité de trouver un mot pour définir une unité de mesure de longueur, par opposition à une unité de volume ou de superficie.
Un travail mené en 1791 par des savants de renom. Borda, Condorcet, Lagrange et Laplace entre autres y travaillent et définissent le 11 juillet 1792 le mot « mètre » dans leur rapport à l’Académie des Sciences sur la nomenclature des mesures linéaires et superficielles. Le mètre devient officiellement le dix millionième du quart du méridien terrestre. « Nous fixons l’unité de mesure à la dix-millionième partie du quart du méridien et nous la nommons mètre », écrivent-ils.
Le mot linéaire, qui se définit comme « qui a rapport aux lignes », vient s’ajouter au mot mètre. On trouve des traces de cette expression notamment dans le cours intitulé « Vérification, métré et pratiques des travaux du bâtiment » de l’architecte M.E. Robinot en 1928.
Certains linguistes notent que l’expression mètre linéaire constitue un pléonasme, puisque le mètre désigne précisément une longueur de ligne. D’autres signalent que l’association des deux mots est souvent réduite au symbole « ml » et peut aussi porter à confusion avec les millilitres.
En tout état de cause, quand on parle de mesure il est préférable de savoir garder ses repères, et surtout de savoir ce que l’on veut dire ou décrire ! La ligne n’est pas la même chose que le litre qui représente, comme chacun sait, 1000 ml !