Le fonds d’archives est aujourd’hui défini comme un ensemble de documents qu’une personne, physique ou morale, a produits ou reçus dans l’exercice de ses activités, rassemblés de façon organique et conservés en vue d’une utilisation éventuelle, selon l’Association des archivistes français.
Mais le concept de respect des fonds, qui consiste à laisser groupées, sans les mélanger à d’autres, les archives provenant d’une administration d’un établissement ou d’une personne physique ou morale donnée n’a pas toujours existé. Jusqu’au début du XIXe siècle, administrateurs et archivistes divisaient et dispersaient les documents d’une même origine et regroupaient des documents de provenance différente. Si bien que dans les grands dépôts d’archives se trouvaient réunies des archives de diverses provenances. À Paris, à la Révolution française, étaient concentrés en un seul dépôt baptisé Archives nationales des documents aussi variés que ceux issus du Trésor des chartes royales, les archives du Parlement de Paris, ceux des abbayes et couvents de la région parisienne, des ministères du gouvernement royal ou encore des princes émigrés.
Une circulaire pour remettre de l’ordre
Les deux premiers archivistes de ce grand dépôt, Armand-Gaston Camus et Pierre Daunou, voyaient cette masse d’archives comme un unique ensemble documentaire. Mais en 1841, l’historien français Natalis de Wailly développe la théorie structuraliste. Alors chef de la section administrative des archives départementales au ministère de l’Intérieur, il fut l’inspirateur d’une circulaire diffusé le 24 avril 1841 vu comme l’acte de naissance de la notion de fonds d’archives. Il le définit ainsi : « Rassembler les documents par fonds, c’est-à-dire réunir tous les titres qui proviennent d’un corps, d’un établissement, d’une famille ou d’un individu, et disposer d’après un certain ordre les différents fonds. Les documents qui ont seulement rapport avec un établissement ou une famille ne doivent pas être confondus avec le fonds de cet établissement, de ce corps ou de cette famille ». Il précise quelques jours après cette circulaire que le classement général par fonds est le seul vraiment propre à assurer le prompt accomplissement d’un ordre régulier et uniforme.
L’évidente valeur théorique de ce principe fut ensuite reconnue par les archivistes et les historiens de la plupart des pays d’Europe.
Le principe de provenance
Un fonds d’archives se caractérise désormais par deux éléments : il est composé de documents qui ont une même origine et il repose sur le respect de cette origine, qu’on appelle le principe de provenance. On peut y trouver tous types de documents, peu importe leur date ou leur support physique. En revanche, tous les ensembles de documents ne sont pas des fonds d’archives.
Une collection d’objets (monnaies, tableaux par exemple) ou de livres ne sont pas des fonds d’archives.
Pour exemple, le Musée d’Orsay conserve aujourd’hui de nombreux fonds d’archives privées provenant d’artistes, de collectionneurs, de galeries d’art, de marchands d’art ainsi que des fonds concernant la gare d’Orsay, l’hôtel qu’elle abritait et sa transformation en musée. Ces fonds d’archives sont des sources majeures pour l’histoire de l’art et pour l’histoire culturelle, sociale et artistique du XIXe et du début du XXe siècle. Ils complètent les collections du musée d’Orsay et donnent des informations précieuses sur l’histoire des œuvres et les artistes.
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